Le Karakou, l’élégance Algérienne au fil des siècles

La tenue traditionnelle algérienne est bien plus qu’un simple habit: elle incarne l’histoire, les influences culturelles et le savoir faire artisanal transmis de génération en génération . portée lors des mariages ,les fêtes ou des cérémonies ,elle reflète l’attachement profond des algériens à leurs héritage .

LE KARAKOU ;est une tenue traditionnelle féminine algéroise ,apparue fin XIX siècle, mais ses racines remontent au XV siècle avec la « ghlila » ,d’origine ottomane , la ghlila était portée par des femmes aisées ,car c’était un vêtement d’apparat ,souvent brodé de fil d’or sur un tissu en velours ou du brocart, sa forme était trapézoïdale, sans les manches .

Suite a la ghlila , une variante à émergé , la ghlila « djabadouli » avec manches longues ,portée en hiver et mi-saison , au XIX siècle.

Au XV siècle , la ghlila djabadouli , évolue ensuite et donne naissance au Karakou : une veste cintrée à la taille, des manches longues,

Le Karakou ,donc est un costume ,fruit d’un artisanat local raffiné ,influencé par les échanges culturels avec l’empire ottoman ,mais très enraciné dans l’identité algéroise et algérienne

En général ta tenue karakou , ce compose de trois éléments essentiels, la veste , le « serouel » (le pantalon) et , un foulard ( maharmet el ftoul):

Le veste: en velours ,courte et brodée à la main avec du fil d’or ou d’argent selon les techniques de l’artisan , la broderie qui la compose sont réalisées selon des motifs floraux, géométriques, ou inspirés de l’art islamique ,mais surtout chaque pièce est unique

Le « sarouel » : est un pantalon traditionnel ,parfois remplacé par une jupe longue dans les versions modernes .

Le foulard : est un voile ou une pièce de tissu portée sur la tête avec des franges ,fil décoratif, ou des tresses en soie (on peut aussi trouver ce foulard, porté avec le caftan) .

Souvent porté lors des mariages, fêtes religieuses, et les cérémonies officielles ,culturelles ou diplomatiques, la confection du Karakou peut prendre plusieurs semaines ,voire des mois en fonction de la complexité de la broderie ,voila pourquoi , le karakou traditionnel est une pure œuvre d’art ,transmises entre les générations .

Le karakou contemporain : le karakou a connu une renaissance stylistique ,qui l on encore plus mis dans l’ère du temps et su le sublimer

Le couturier Yves saint laurent ,natif d’oran, avait intégré l’idée du karakou dans plusieurs de ses collections ,en hommage à ses racines algériennes ,il a été l’un des premiers à valoriser les broderies et les coupes traditionnelles algériennes dans la mode occidentale .

Le couturier Christian Lacroix ,connu pour son gout du baroque et des traditions ,à également puisé dans l’esthétique du Karakou pour ses créations, notamment dans les textures, les broderies dorées et les silhouettes cintrées . pour la plupart de ces grands couturiers , le Karakou , est vu comme un symbole patrimoniale qui mêle l’influence berbères ,andalouse, et ottomane, le karakou est devenu costume de soirée prisé dans le monde ,et les couturiers y voient une esthétique noble et féminine ,avec une forte valeur culturelle .

De nos jours ,le Karakou , connait une rennaissance aussi du coté algérien, des créateurs et des créatrices algériennes le reinterprete avec des coupes plus modernes et des tissus nouveaux ;

Chez Faiza Antri Bouzar (fondatrice de FAB coutures)par exemple , le Karakou est son armure identitaire disait elle, elle utilisera pour ses collection des couleurs audacieuses, des coupes asymétriques, et des broderies revisitées pour créer des pièces qui parlent aux femmes d’aujourd’hui .

De jeunes créatrices et créateurs ajoutent des techniques numériques pour dessiner les broderies .

au final le Karakou , algérien est entrain de poser les bases d’une mode algérienne autonome qui ne dépend plus des grands couturiers internationaux, il devient un vecteur de soft power culturel, ne plateforme d’expression féminine, et un produit de luxe valorisé et exportable

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